Imaginons l'école primaire avec son instit' et ses élèves. Dans les élèves y'en a qui n'en est pas à son coup d'essai et qui a encore fait une connerie. Du coup, l'instit' lui gueule dessus, lui tape sur les doigts avec sa règle en fer et le renvoie chez lui avec une bonne punition pour le lendemain. Un grand classique de l'école primaire, en somme.
Imaginons maintenant, quelques temps plus tard, que l'instit' fasse le même genre de connerie que l'élément perturbateur du paragraphe au dessus, mais en plus grave. Le gamin, qui a plutôt bonne mémoire, lui fait tout de suite remarquer son erreur et, en toute logique, l'instit' écope de la même sentence que le gamin. Mais il se défend, parce qu'il est instit' et qu'après tout, il a bien l'droit de faire une connerie de temps en temps, c'est lui l'instit', logique, et donc il fait semblant de pas comprendre ce que lui reproche le gamin, qui croyait qu'ils étaient au même niveau.
Bah moi, c'est pareil, sauf que j'ai vingt et un ans. Les donneurs de leçons intouchables existent toujours, alors forcément, ça me met en rogne, et avec le potentiel de haine accumulé avec les années, ça déménage. C'est un peu comme ces curés qui font voeu de chasteté et prétendent au nom des grands principes divins qu'il faut rester vierge avant le mariage mais qui se tapent des gamins de six ans dans le confessionnal. Vas comprendre, toi !
Je me sens trahi, abandonné et maintenant vidé de tout l'afflux de haine venu ces dernières heures. Il ne me reste que le dégout de cette confiance laissée là parce que j'pensais qu'elle serait confortablement installée alors qu'on a retrouvé son cadavre mutilé cet après-midi, dans un fossé. Les belles idées se sont envolées avec l'espoir, sûrement vers de meilleurs horizons. S'ils doivent revenir, ça sera bien après le passage de la tempête, c'est certain.
[J'suis pas rentré pour pleurer.]