t0in0u - Trois fois rien.A la fois tout et rien, du rêve et de la vie mélangés, des mots qui se suivent, parfois agrémentés de quelques photos pour poursuivre l'évasion.Cowbloghttp://t0in0u.cowblog.frFri, 11 Apr 2014 10:36:00 +0200180Une autopsie secrète.Tue, 21 Aug 2012 20:21:00 +0200Tue, 21 Aug 2012 20:21:00 +0200http://t0in0u.cowblog.fr/une-autopsie-secrete-3201772.htmlt0in0u
    Et puis, quand on a un cadavre qui prend l'air depuis déja quelques mois et dont on ne connaît pas la raison de son trépas, ça pose des questions. J'aurais bien aimé l'autopsier moi-même, ce foutu cadavre puant qui traînait là.  Mais je n'ai pas malheureusement pas eu cet honneur et quelqu'un d'autre s'en est chargé. Etant donné la charpie qu'il reste, ils s'y sont peut-être mis à plusieurs. Les connaissances ne sont pas forcément très bonnes conseillères.

    Me voilà donc avec ce cadavre dépiauté sur ma table basse, accompagné d'un petit mot. Voilà, le rêve a l'air de s'achever alors qu'il était à son paroxysme. Je viens de me réveiller, j'ai envie de continuer ce rêve fabuleux, mais non, la machine à rêves ne se relance pas. C'est trop tard, j'ai perdu. Et même si ça marche, ça sera forcément moins bien que l'original. Je n'ai même pas envie d'expliquer ce qu'il s'est passé, les rapports d'autopsie sont peut-être trompeurs à ce sujet. Mais non, même pas. Je n'en ai plus le courage. Je ne sais même pas à quoi ça servirait. Elle sait. Point.

    Je ne sais pas ce que je suis censé faire, ni dire, ni même penser. Je retourne tout ça dans ma tête depuis que je suis rentré du boulot, je meurs de chaud et je gamberge. Je m'insulte moi-même et j'ai envie d'enfoncer ma tête dans ce putain de parquet pour la ressortir dans dix ans, quand l'orage sera passé. "Quand je serai grand", peut-être. 

    Grand, je pensais pourtant l'être. Au moins un peu plus que ce que j'ai l'air de renvoyer à l'heure actuelle. Mais non, je n'ai pas envie d'être ce siphon qui aspire tout le monde vers la fosse commune. Non, mes épaules ne sont peut-être pas assez larges pour supporter ce poids. Non, je n'ai pas envie d'avoir ce pouvoir irrémédiable de tout foutre par terre sur mon chemin. Cette fois, c'est vraiment comme si ma vie s'effondrait une deuxième fois, mais en pire. Je ne sais pas si j'ai le courage nécessaire pour ne pas fuir. De toute façon, on finira toujours par me rattraper.

[J'étais vraiment heureux. Beaucoup, beaucoup !]
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Le cadavre et le placard.Sun, 03 Jun 2012 16:47:00 +0200Sun, 03 Jun 2012 16:47:00 +0200http://t0in0u.cowblog.fr/le-cadavre-et-le-placard-3188702.htmlt0in0u
    C'est d'autant plus déstabilisant lorsque le contenu du cadavre importe peu au moment de la découverte. Qu'il ait été torturé, démembré ou brûlé avant d'avoir été mis dans ce placard n'a pas la plus grande importance. Non, ce qui compte c'est de savoir qu'il a longtemps été là, tout près, dans ce placard, et que la vie continuait à battre son plein juste à côté de ce placard sans que l'unique personne qui en détient la clé ne se soit décidée à l'ouvrir pendant tout ce temps.

    Personne ne sait ce qu'il adviendra de cette découverte. Et encore moins du cadavre en lui-même. Une grande zone d'incertitude s'ouvre quant à la suite de l'histoire et à la confiance que s'accordent les personnages de l'histoire. Parce qu'au fond, et aussi étonnant que ça puisse paraître, le problème se situe là, pour le moment.

    Et j'aimerais bien partir au loin avec mon sac de plomb, le porter tout seul, parce qu'il n'y a que moi qui doive le porter. Je ne sais pas bien si j'accepterai, à long terme, cette main qu'on me tend aveuglément pour m'aider à le porter, pour partager mon fardeau. Même si j'ai du mal avec la notion de propriété, je voudrais que celui-là reste le mien et rien que le mien. C'est aussi pour cette raison que ce cadavre rempli de plomb est resté si longtemps dans un placard.

[Mais comment peut-on défier une telle falaise, quand le temps, stupide, file à l'anglaise ?]
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Souvenirs de parc.Sat, 26 May 2012 20:00:00 +0200Sat, 26 May 2012 20:00:00 +0200http://t0in0u.cowblog.fr/souvenirs-de-parc-3187400.htmlt0in0u
    C'était aussi un samedi chaud et ensoleillé, début septembre. C'était avant le 10 donc ça devait être le 3, mais peu importe. Je me suis souvenu que, ce jour là, mes jambes m'avaient fait avaler les kilomètres urbains, me perdant de temps en temps, mais j'avais ce sourire niais qui ne se détachait pas de mon visage. Je crois même que j'avais atterri dans cet endroit avec l'idée de bouquiner mais la joie m'assaillait tellement que j'avais été incapable de l'ouvrir. Un bien beau moment !

    Mais la chaleur et le soleil sont les deux seuls points communs de ces deux journées espacées de neuf mois. Alors, bien sûr, je suis heureux. Très heureux, même, dès que je retrouve mes repères rémois le week-end et les bras qui m'entourent. Et de repères, j'en ai plutôt besoin par les temps qui courent.

    Mais ce bonheur ne tient pas à grand chose. Il tient seulement à ma faiblesse. Ma faiblesse de dire la vérité, de dire qui je suis ou, du moins, qui j'ai été, dans "ma vie d'avant". Je n'ai toujours rien dit, parce qu'il y a un mois c'était vraiment pas le moment. J'avais plus ou moins décidé d'une date, mais ce qu'on appellera le destin en a voulu autrement et c'était de nouveau pas le moment. Et pourtant, je m'en veux de ne rien dire. De ne pas pouvoir le faire. Mais j'ai peur, atrocement peur. Mon avenir à moi importe peu, ce n'est pas ça qui est en jeu.

    J'ai l'impression de vivre des derniers moments, un peu comme celui qu'un condamné à mort doit vivre avant son exécution. Je profite ce qu'il reste, tant que c'est encore là. Et je ne dis rien. J'ai du mal à me regarder dans le miroir ou à soutenir le regard sans que les larmes s'échappent. Parce que moi je sais, et elle non. Combien de temps encore je vais tenir cette situation intenable ? Je n'en sais rien, mais je crois que c'est pour bientôt.

[La merde ça colle un peu beaucoup aux chaussures.]
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Onde de choc et répliques.Fri, 27 Apr 2012 00:05:00 +0200Fri, 27 Apr 2012 00:05:00 +0200http://t0in0u.cowblog.fr/onde-de-choc-et-repliques-3182494.htmlt0in0u
    Ma bétise de n'avoir pas su rester seul et loin de tout n'a rien en commun avec celle d'il y a quelques années. Mais elle risque de faire des dégâts considérables. Je risque de bouleverser la vie d'un bon paquet de personnes ou de la rebouleverser pour celui qui aura le cul entre deux chaises, entre les deux camps qui s'affronteront forcément sur le terrain de l'incompréhension. "Ma vie d'avant", comme dirait Myriam, n'a pas grand chose de glorieux. Surtout pas ça.

    Je pensais pourtant être à l'abri des dernières secousses. Naïvement. Trop naïvement. Et je me demande aujourd'hui comment j'ai pu penser ça, comment j'ai réussi à m'en convaincre. L'auto-persuasion, c'est pas forcément très bon. Mon compagnon le haricot me dit que c'est le destin qui veut ça, tout va bien et tout se casse la gueule, enchaînement logique. A nouveau. Il paraît que pour être heureux il faut souffrir. C'est du moins la thèse de Mymy. Et, elle fait de moi un des mecs les plus heureux du monde depuis plusieurs mois, il fallait bien que j'en prenne plein la gueule.

    C'était ça aussi le truc positif d'Albi, hormis le soleil. Avoir un terrain vague pour tout reconstruire. Un terrain vague entouré de clôtures, pour se protéger des regards indiscrets. Pour réapprendre à se regarder dans le miroir, sans y apercevoir mon double qui me menace avec son regard réprobateur. C'était salvateur même, en plus de la distance qui me séparait de ceux à qui je tenais le plus et dont j'avais déja pourri la vie.

    J'ai un peu l'impression que tout ce que je touche finit par devenir un gros tas de bouse puante que je me reprends dans les dents. Pourtant, je ne veux pas me cacher. Ca serait pourtant la solution de facilité, mais ça ne changerait pas le cours de l'histoire, de toute façon. Ce n'est pas parce que j'aime me prendre de la merde en pleine tronche, mais parce qu'à un moment, il faut savoir assumer ses actes. J'ai fait des conneries, j'ai été horrible, j'assume. Et ce qui peut arriver à ma petite personne n'est que secondaire, ce n'est pas ma préoccupation principale. Il adviendra ce qu'il adviendra. Action, réaction. Mais si j'étais seul, si je n'avais pas à bousiller à nouveau les espoirs que les autres ont mis en moi, ça ne serait que plus simple.

[Ca ne fait que commencer.]
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Mais pas tant que ça.Thu, 19 Apr 2012 21:51:00 +0200Thu, 19 Apr 2012 21:51:00 +0200http://t0in0u.cowblog.fr/mais-pas-tant-que-ca-3180797.htmlt0in0u    Les mois passent et les situations qui paraissaient apocalyptiques il y a quelques mois sotn devenues presques banales, du moins beaucoup moins importantes. Côté apocalyptique, il y a eu du renouvellement aussi, mais pas trop de mon côté.

    Evidemment, il a fallu que je trouve le moyen de me renverser un peu d'acide dessus et d'y laisser un vieux jean qui, de toute façon, n'attendait que ça pour être jeté. Il avait été baptisé dans un autre labo, celui d'éco-tox', il a fini sa vie dans un haut lieu de la recherche !

    La vie de mon jean n'est pas très intéressante. Je ne sais pas si la mienne l'est plus, parce qu'elle se résume à pas grand chose, la semaine. J'avais oublié comme le fait de ne pas être tout à fait chez soi, même si la Lorraine, à force, est presque devenue ma deuxième maison, était usant. Et c'est douloureux de ne pas pouvoir être là quand il le faut ou quand on en a envie.

    Mais ma vie reprend des couleurs. Je ne sais pas si ce sont les fleurs des arbres qui font ça, la sempiternelle redécouverte de la vie au printemps ou tout simplement parce que les choses s'arrangent doucement et sûrement. Chaque week-end est une réelle bouffée d'air pur, sans laquelle mes semaines auraient un goût amer. Je crois que j'ai trouvé l'espoir, quelque part. L'espoir en l'humanité des gens. Et gens humains, j'en trouve pas beaucoup !

    Même si je n'ai absolument aucun projet pour l'avenir, si ce n'est de vivre ce rêve qui me tend les bras depuis des mois, je trouve que la vie est belle. Et puis, le haricot emménage avec sa haricote et ça aussi c'est chouette. 

[Prend la vie comme elle vient...]

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Du plomb dans l'aile.Thu, 19 Apr 2012 21:46:00 +0200Thu, 19 Apr 2012 21:46:00 +0200http://t0in0u.cowblog.fr/du-plomb-dans-l-aile-3180794.htmlt0in0uJe parle rarement des livres que je lis. Et pour que j’en parle, il faut qu’ils me retournent. Je crois que c’est bien ce qu’il s’est passé avec Les derniers jours d’un homme de Pascal Dessaint.

    Ce nom ne t’est peut-être pas étranger, j’ai déjà parlé de cet auteur ici, quand il m’accompagnait dans les parcs de la ville rose. Mais cette fois, on a quitté les rives de la Garonne pour le Nord industriel ou ce qu’il en restait il y a 10 ans et, du coup, ça rigole beaucoup moins.

    A travers l’histoire à la fois sordide et banale d’une famille de prolos, qu’on désigne partout comme pédophiles, chômeurs et consanguins, Dessaint raconte les catastrophes humaines, sociales et écologiques engendrées par la fonderie de Metaleurop, fermée définitivement il y a à peine 10 ans. Déformation professionnelle oblige, j’ai été plus sensible sur la corde écologique. Mais il est bon de rappeler que le groupe propriétaire de l’usine l’a volontairement coulée [un comble pour une fonderie] en la surendettant pour avoir des arguments viables pour une délocalisation et une fermeture expresse. Une grosse entourloupe qui puait déjà bien la merde, avant Molex.

    Ce qui est bien avec Dessaint, c’est qu’il est précis mais sans en faire trop. Du coup, quand un personnage raconte les coulées de plomb ou de zinc à la sortie du haut-fourneau, on imagine plutôt bien la chaleur qui s’en dégage, la poussière qui envahit les poumons, et l’odeur de souffre qui s’en dégage.

    Mais, devenu plus ou moins familier de l’hygiène industrielle, surtout en ce qui concerne les métaux, ce qui m’a le plus écoeuré en lisant ce bouquin, c’est l’indifférence générale dans laquelle la fonderie de Metaleurop a pollué les sols et l’air au plomb, entre autres métaux. Que les ouvriers soient intoxiqués sur leur lieu de travail, c’est plus qu’une évidence. Mais toutes ces poussières de métaux ne s’arrêtent pas au portail de l’usine et contaminent les villages alentours, empêchant la population locale de faire pousser des légumes, de boire l’eau du robinet et les faisant crever à petit feu à coup d’augmentation de plombémie quand elle se trouve sous les vents dominants. Des dizaines d’hectares se sont retrouvés pollués au plomb, au zinc, à l’indium et à d’autres métaux. Une surface dont on ne pourra rien faire pendant des décennies, puisque la dépollution coûte un bras et que le propriétaire de l’usine, à qui il revenait de payer la dépollution, s’est barré avec la caisse.

     Mais, les environs de Noyelles-Godault ne sont pas une exception en France. L’industrie métallurgique y étant agonisante et pas seulement pour les hauts-fourneaux mosellans, on risque de retrouver un paquet de cadavres écologiques planqués dans les placards, quand on s’intéressera à la dépollution des sites industriels et à leur avenir. La vallée de la Maurienne est, pour quelques mois encore, polluée par les fonderies d’aluminium de Rio Tinto. Un paquet d’usines du groupe doivent fermer d’ici à la fin de l’année. Qu’est-ce qu’il deviendra des terrains autour, tous pourris par les poussières d’aluminium ? La même question se pose dans les environs d’Issoire. Même groupe, même métal mais alliages dopés au béryllium pour l’aéronautique et les TGV. Et le béryllium, c’est gros caca.

    Peut-être qu’un jour, l’écologie ne se résumera pas à rendre obligatoire des ampoules contenant du mercure pour économiser quelques grammes d’uranium. Lesquelles ampoules sont stockées dans des entrepôts, la moitié d’entre elles cassées, libérant ainsi le mercure au gré des vents et le laissant transpirer dans les sols jusqu’à ce qu’il arrive dans les nappes phréatiques, les cours d’eau, les rivières et jusque dans les poissons que l’on mange. Peut-être qu’un jour des scientifiques enquêteront sur les pollutions engendrées par les gros sites industriels, mais tous ne le font pas, pas sérieusement1. Peut-être qu’un jour on prendra conscience qu’à chaque fois que quelque chose est mené à très grande échelle, c’est la catastrophe assurée si la machine s’emballe. Et la machine industrielle s’emballe souvent.

 

    1 : Des scientifiques espagnols ont étudié la pollution au mercure autour d’une des plus grandes mines de mercure du monde, à côté de Tolède. Pour les anglophones, je vous offre ce bijou parsemé d’incohérences et dont la rigueur scientifique est absente. Offrir est bien le mot, ce « papier », qui est à la publication scientifique ce que Twilight est au cinéma, une belle bouse qu’on aurait préféré ne jamais voir, coûte au pékin de base une cinquantaine de dollars.

    Pour les non-anglophones, un petit résumé s’impose. Quand on étudie la pollution d’un milieu, on le fait souvent au travers d’animaux et de leurs organes. Ici, ce sont des sangliers et des cerfs qui sont étudiés. Ils ont été chassés aux alentours de la mine et servent d’indicateurs. Le taux de mercure est mesuré dans leur foie et leurs reins, organes bien connus pour stocker les métaux lourds, très peu éliminés. Nos chers scientifiques espagnols ont étudié le lien entre la distance par rapport à la mine et la concentration de mercure dans les organes des animaux.

    Et déjà, on sent les premières absurdités arriver. Les cerfs et sangliers ne sont pas un exemple d’animaux sédentaires et peuvent allégrement parcourir des centaines de kilomètres. Pire, la distance relevée est celle à laquelle les animaux ont été abattus. La logique aurait voulu qu’ils soient pistés, qu’on puisse déterminer combien de temps ils ont passé à 30km puis à 150km de la mine, histoire de faire un profil, de faire une moyenne pondérée. Mais non, si le sanglier a été abattu à 50km de la mine, c’est qu’il y a passé toute sa vie. Mais bien sûr !

    Et quand les incapables décident de faire un joli graphique pour résumer leurs recherches, ils trouvent une tendance qui tend à faire décroître la concentration de mercure dans les organes quand la distance animal-mine augmente. C’est vrai pour deux points, c’est faux pour les dix autres. La même concentration en mercure est mesurée à 50km et à 150km. Mais au lieu de dire qu’ils se sont peut-être trompés de paramètres, nos scientifiques assènent qu’il y a bien une évolution de la concentration en fonction de la distance.

    Comme quoi, la science on peut lui faire dire ce que l’on veut, pour peu qu’on n’ait aucune estime de soi et du boulot qu’on fait.

    Cela dit, je ne réfute pas qu’on puisse trouver une plus grosse pollution des sols et de la vie animale à 10km de la mine qu’à 100km, ça semble même assez évident. Mais la façon dont est montée cette étude, publiée dans un journal scientifique et relue puis validée par des experts, me donne très peu de foi dans l’avenir que peut avoir la science pour étudier l’impact de l’exploitation industrielle sur l’environnement. Plus précisément, c’est ma foi en l’humain qui en a pris un coup.

[Science sans conscience n'est que ruine de l'âme]

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Bonjour la Sibérie.Sat, 04 Feb 2012 15:32:00 +0100Sat, 04 Feb 2012 15:32:00 +0100http://t0in0u.cowblog.fr/bonjour-la-siberie-3166306.htmlt0in0u
    Je ne me suis pas encore renversé d'acide fluorhydrique sur les mains et mes os se portent bien. J'espère que ça va durer. Je n'ai pas encore eu à sacrifier ma barbe au profit de ma sécurité en manipulant du béryllium, mais ça ne va pas durer. Je me sens bien, à l'I.N.R.S., très bien même. Et si le site de Vandoeuvre pouvait se téléporter à Reims, ça serait vachement chouette. Des boulots pareils, on n'en trouve pas à tous les coins de rues. Et dans la même vague de téléportation, j'emmènerais tout ce petit monde dans un coin du sud-ouest.

    Je suis toujours aussi serein, même si l'acquisition par ma muse du Pop'Art à Reims va encore quelque peu bouleverser nos vies, j'ai l'impression que rien n'est grave, qu'on pourra toujours changer nos habitudes, parce que les habitudes, c'est moche. On pourra toujours s'adapter. J'ai l'impression de vivre sur un nuage à ce niveau là, tellement ces derniers mois paraissent irréels et magiques. Je n'ai, pourtant, aucune visibilité sur l'avenir mais ça ne m'inquiète pas le moins du monde.

[Je suis heureux.]
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L'envolée des certitudes.Sun, 18 Dec 2011 00:53:00 +0100Sun, 18 Dec 2011 00:53:00 +0100http://t0in0u.cowblog.fr/l-envolee-des-certitudes-3157590.htmlt0in0u
    Je ne sais pas comment l'expliquer mais ce que je vis depuis trois ou quatre mois, c'est juste waouh. Je me dis que des choses comme ça n'arrivent que dans les rêves et qu'il serait temps de se réveiller. Mais le réveil ne sonne pas, dans la dimension où je suis. Alors je continue de croire que je rêve, mais c'est bien la réalité. Mais j'ai menti, il lui arrive de sonner, à ce réveil. Doucement, je l'espère. J'espère que c'est de cette façon là qu'il sonnera après le 1er janvier. Parce que cette fois, on sera vraiment confrontés à la réalité.

    Mais l'angoisse s'enfuit, un peu comme se sont enfuient mes certitudes au cours des derniers mois. Quand je regarde le "moi" d'il y a six mois, il y a eu du changement.  Mes certitudes d'alors se sont tout simplement envolées pour laisser la place à d'autres, différentes. Je ne suis pas mieux, je suis juste différent. La vie m'a imposé ses choix et ses aléas, j'ai réussi à faire avec, à mûrir, à grandir, encore. Et je me retrouve aujourd'hui à vivre des moments qui me semblaient inimaginables il y a quelques mois ou quelques semaines. Pour le plus grand bonheur de mon insatiable envie de découverte.

    J'ai du mal à cesser de contempler ces yeux qui me regardent me réveiller, à observer chacun de ses gestes, à écouter patiemment les mots sortir de sa bouche. J'ai du mal à me dire que dans quelques semaines les choses seront différentes. Mais demain est un autre jour. Demain, c'est dimanche, même si on est déja demain. Et demain, je vais me retrouver à affronter les questions naïves de deux gamins aussi curieux que moi de savoir ce qui se cache derrière le mystère qui enveloppait jusqu'à maintenant notre existence l'un pour l'autre.

[La suite au prochain épisode...]
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Bonjour bonheur.Thu, 17 Nov 2011 13:47:00 +0100Thu, 17 Nov 2011 13:47:00 +0100http://t0in0u.cowblog.fr/bonjour-bonheur-3151403.htmlt0in0u
    Et puis, et puis, il y a cette comète qui devait tomber. Et qui, en théorie, est déja tombée. En pratique c'est différent. L'administration, quand elle est lente, a le pouvoir de ralentir la chute des comètes et c'est le cas ici. Comme ça joue largement à mon avantage, je ne vais pas trop m'en plaindre, même si j'aimerais bien qu'un courrier de proposition d'embauche arrive dans ma boîte aux lettres, histoire d'être certain. Pour en revenir à la comète, je sais qu'elle va tomber bientôt, mais ça ne me fait plus peur. Je n'ai plus cette idée là en tête. C'est comme si quelqu'un avait retiré cette épée de Damoclès qui traînait au-dessus de ma ma tête. C'est juste bien, juste agréable, les nuages partent.

[La vie est belle.]
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Madeleine Prout-Prout.Mon, 24 Oct 2011 16:32:00 +0200Mon, 24 Oct 2011 16:32:00 +0200http://t0in0u.cowblog.fr/madeleine-prout-prout-3146269.htmlt0in0u
    A force de penser que je retrouve les sensations de mes seize ans, en voila une autre qui est apparue. Je l'attendais pas. Et sûrement pas comme ça. Mon adolescence sensitive et émotionnelle me poursuit. J'aurais préféré n'en garder que les bons côtés. Même si j'avoue que c'était un réel plaisir de voir cette amie du lycée, maintenant externe, toquer à la porte de ma chambre à 23h. La vie, ça ne tient parfois à pas grand chose. Dans mon cas, à une bouffée d'air.

    Heureusement, au détour d'un début de rétablissement, un coup de téléphone est venu me rappeler que les années n'étaient pas passées pour rien et que j'avais bel et bien vingt-trois ans. De toute façon, je ne pourrai jamais effacer les années qui me séparent de mon adolescence, qu'on se le dise. Elles m'ont construit, m'ont fait comme je suis, un salaud mais pas un pourri. Après de longues semaines d'attente incertaines, c'est sûr. Mon prochain appartement sera lorrain. Et, comme la vie est bien faite, c'est pour janvier. Au moins, j'ai le temps de me remettre de mes émotions, de me préparer à y retourner. Ca laisse un peu de sursis à l'angoisse de la comète aussi. Reculer pour mieux sauter, peut-être pas, mais pour moins tomber, sûrement.

    J'ai encore un peu de mal avec l'idée que les poils de ma barbe soient plus longs que ceux de mes bras et de mon torse réunis, mais ça devrait passer. J'ai aussi un peu de mal avec la cicatrice qui orne mon flanc gauche, mais ça devrait passer. J'ai un peu de mal avec l'étrange sensation qui règne entre mes côtes. Mais, comme le reste, ça devrait passer.

    Je dédicace le titre à mon ami l'haricot, qui ne lira probablement jamais ce texte. Mais rendons à César ce qui lui appartient et ce titre lui appartient pleinement. Et puis, il le mérite largement, pour toute son oeuvre.

[Il faut que tu respires, et ça c'est rien de le dire.]
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