Lundi 16 novembre 2009 à 0:11

      J'sais pas vous mais moi chuis content ! Et pourtant, c'était pas gagné.

      Imaginons que tu veuilles aller en train d'une gare à une autre, ce qui est plutôt logique, par exemple de Champagne Ardenne TGV à Lorraine TGV. Tu te pointes à la gare, ton billet en poche et tes sacs sur le dos. Tu regardes machinalement l'écran qui annonce les départs et tu te rends compte que le train de 19h09, le tien donc, n'existe pas. Tu t'empresses alors de fouiller dans tes poches pour regarder ton billet et voir si tu t'es pas planté dans l'heure ou dans la saison. Et là, tu réalises le truc ultime. Le truc que même si tu l'avais fait exprès t'aurais pas réussi. Ton billet c'est pour aller de Lorraine TGV à Champagne Ardenne TGV, l'inverse du tien, donc.

      Tu vas changer ton billet, un peu affolé à l'idée du prix que ça va te coûter, mais en fait non. Tu poireautes une heure et demie dans la gare sans âme et tu finis par aller sur le quai, endroit où tu apprends que le train aura dix minutes de retard. Soit. Le temps passe, tu montes dans le train, tu arrives à ta première destination, mais là il faut prendre une navette. Un bus pour aller à Nancy, parce que ces empaffés de la SNCF n'ont pas été foutus de raccorder cette autre gare sans âme au réseau ferroviaire régional. Enfin c'est pas la question.

      Donc t'arrives près de la navette, toujours avec tes sacs et ton ticket pour la navette. Et là, le chauffeur annonce qu'il ne reste plus que trois places et que les autres prendront la navette une demie-heure plus tard. Comme la chance t'a subtilement servi en cette belle journée, t'es quatrième dans la file qui veut monter dans le bus et du coup, tu retenteras ta chance avec la prochaine. Qui est, soit dit en passant, la dernière. Comme si ça ne suffisait pas.

      Tu attends tranquillement, en te disant qu'il fait pas si froid pour un mois de novembre en Lorraine. Tu laisses ton regard et tes oreilles trainer au hasard des visages et des sons. Tu crois reconnaître vaguement le son d'un accordéon, à travers des écouteurs. Ta curiosité éveillée, tu te rends compte que c'est "Impossible" qui se joue dans les oreilles de la personne à côté de toi. Pour patienter tu te dandines et tu chantes en play-back, c'est trop la classe et ça réchauffe.

      La fameuse navette arrive, une demie-heure plus tard, tu enfournes ton sac dedans et tu montes. Tu te dis qu'enfin, ça y est, tu vas pouvoir rentrer chez toi. Mais là, re-problème, y'a pas assez de places selon le chauffeur. Quelques énervements, parce que quand même, faut pas se foutre de la gueule du monde et tout l'monde monte dans la navette. Finalement y'avait assez de places pour tout l'monde.

      Arrivée à Nancy, tu passes une fois de plus pour Rambo la crevette vis à vis des quelques personnes que tu croises. Un quart d'heure plus tard, tu poses ton sac chez toi, et tu lances "Ouvert à double tour" à fond, comme si tu t'en foutais de tes voisins qui dorment peut-être. Tu danses en rangeant tes fringues et tu bouges ton p'tit cul sur ta chaise en mangeant le lapin aux girolles préparé avec amour par ta mère.

      Et là, même si le reste est loin d'aller comme sur des roulettes, tu t'en fous royalement, t'es content.

[C'était bien à Ménilmontant qu'on avait l'impression d'descendre.]

Dimanche 15 novembre 2009 à 17:27

      Je crois qu'on se connaît bien. Sûrement trop bien. On attend beaucoup de l'autre, parfois trop. Et quand la réponse est pas à la hauteur de l'attente, on gueule, parce qu'on est déçus. Ca ne se résume pas à ça, évidemment, mais c'en est une partie, plus ou mons importante selon les moments.

      Alors c'est bien beau de le penser et de le dire, après il faut agir. La question du comment reste une énigme et même si j'pense pas qu'il y ait de solution miracle, il faut juste réapprendre. Sortir de cette habitude qui s'est installée malgré nous, malgré notre volonté évidente de nous en défaire. Réapprendre à ne plus compter sur l'autre, réapprendre à avancer, les bras tendus devant pour sentir les murs venir, en ouvrant les yeux. Tout ce qu'on a fait au début, tout ce qu'on ne fait plus. En d'autres termes, redresser la barre.

      Et quand l'iceberg sera inévitable, on pourra sauter du navire. Au moins on aura essayé jusqu'au bout et de ça on pourra être fiers. A condition de sauter avant que le bateau coule.

[Just my opinion.]

Mercredi 11 novembre 2009 à 16:29

      Je rêve de vacances. D'une ou deux semaines, peu importe. Des vraies vacances, pendant lesquelles mes nuits dureraient plus de cinq heures et pendant lesquelles je pourrais vraiment me reposer et faire disparaître cette intense fatigue qui me fait seulement faire les trajets minimum et obligatoires. Pour un mec qui rêve de découvrir le monde, ça l'fait pas trop. J'aimerais bien aussi ne pas avoir à m'arracher les quelques cheveux qu'il me reste à calculer le rendement de la synthèse du Bifonazole, dont tout l'monde se tape allègrement.
    
On regarde la photo, on ferme les yeux et c'est parti pour le voyage. Ailleurs, et vite !

http://grand.gourou.nomade.free.fr//Blogounet/Plitvice.jpg

[A peine trois mois et déja une autre époque.]

Samedi 7 novembre 2009 à 23:04

Tout cela est bizarre autant qu'étrange, mais c'est comme ça.

[Et c'est tout c'que j'ai à dire.]

Mercredi 28 octobre 2009 à 19:23

      Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu. Enfin, pas tout à fait. Y'a cette lumière qui brille là bas au fond et qu'on distingue difficilement dans le brouillard. Ce que c'est, j'en sais rien et ça n'a pas d'importance. Ce qui en a, par contre, c'est le chemin qu'il va falloir faire, dans ce brouillard compact, pour la rejoindre.

      Et il va falloir se battre. Parce qu'au moment où on croit qu'on y est arrivés, il faut bien se rendre à l'évidence qu'on s'est trompés et qu'on en est encore loin. Alors le découragement épaissis le brouillard. Ca n'aide pas pour avancer. On fait des petits pas, les bras ballants, un ou deux en avant, peut-être un en arrière, avec l'idée que ça serait bien de rester là. On regarde tout autour, pas un un bruit. La lumière est toujours là, peut-être qu'elle s'est éloignée entretemps, difficile à dire. Mais elle est là. Alors on tente un timide pas plus grand, puis un autre. L'énergie revient. Celle qui fait que même avec les jambes en miettes on essayerait d'avancer. D'avancer pour y arriver.

      La lumière c'est tout et n'importe quoi. C'est un sourire niais accompagné d'un regard amoureux. Ce sont des bras dans lesquels on aime se blottir et y rester pendant des heures, bien au chaud. C'est ce qui me rend heureux, souvent d'un rien. C'est quelque chose que j'pense pas croiser plusieurs fois dans mon existence. On rit, on pleure, on voyage. Mais l'ampoule est aussi fragile, et quelques fois il faut éteindre la lumière et se retrouver dans le noir. Peut-être pour contempler, plus tard, le filament qui brille toujours. Parce qu'il n'y a rien de plus beau dans la vie.

[J'aime le ciel parce qu'il est dans tes yeux.]

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