Dimanche 18 septembre 2011 à 16:14

    Je crois que j’ai peur. Affreusement peur. Et c’est pas seulement la peur de ne pas être à la hauteur mais, aussi et surtout, la peur de ne pas décevoir. La peur de voir les espoirs placés en moi s’effondrer en quelques secondes. Ces espoirs sont seulement palpables. Mais bien palpables. Et je ne pensais pas pouvoir en apporter autant en aussi peu de temps, surtout à mon aînée de huit ans.

    J’ai peur aussi de retomber dans mes propres pas. Mais ces pas là, ils n’évoquent pas tous des souvenirs très heureux. Je ne veux pas retomber dans les mêmes pièges inévitables, ni dans les mêmes travers. Et je sais par avance que je n’aurai pas le courage de marcher dans mes propres pas, même si cette fois le chemin se fait à l’envers. Parce que les bases ne sont pas les mêmes et que j’ai envie de spontanéité et non de contraintes, à long terme. Comme on se répétait en cours de mécanique : « Tout est question de référentiel. ».

    Evidemment, je tire encore des plans sur la comète qui n’est pas encore passée. Et même si je suis retourné dans la cité des ducs de Lorraine pour un entretien avec, cette fois, le DRH, ça ne veut pas dire que j’y passerai les prochains mois. Mais cette perspective m’angoisse autant qu’elle me ravie. 

    Et pourtant, j’y crois. J’ai déjà l’impression d’être un personnage de Melancholia, alors que je ne sais même pas si je vais devoir partir. Je sais qu’on ne survivra pas. On se contente de bien vivre en attendant la fin. Mais on a comme une épée de Damoclès pendue au-dessus du cou et on ne sait pas vraiment quand elle va tomber. Mais la certitude qu’elle va tomber hante ma tête. Et, apparemment, pas que la mienne. 

    J’ai peur d’en parler. Parce qu’en parler ça serait évoquer l’avenir. L’avenir d’un truc déjà improbable à la base. Alors, parler d’avenir… Mais peut-être que ça soulagerait. J’en sais rien. J’en sais foutrement rien. Jusqu'à maintenant, j’ai préféré contempler le paysage magnifique plutôt que me demander ce qu’il sera dans trois cents ans. Et je dois bien avouer qu’il n’y a pas grand-chose de plus agréable que de contempler ce qu’on est soi-même, ce qu’on fait. Prendre du recul, faire l’ours un jour ou deux, le temps de redescendre du nuage sur lequel on est installé et se dire « Ah ouais, on est bien ! ».

[Carpe Diem !]

Dimanche 11 septembre 2011 à 21:45

    Je pense que j'ai plein de choses à écrire, plus folles les unes que les autres. Et si je devais le faire, je ne commencerais sûrement pas par ce week-end, mais on va quand même commencer par là.

    Jusqu'à il y a quelques mois, passer le cap de la trentaine revenait à glisser assez fourbement un pied dans sa propre tombe. Et, lorsque des enfants s'ajoutaient, c'était toute la jambe qui y passait. En réalité, le monde des trentenaires était un truc un peu bizarre, peut-être un monde parallèle résultant d'une faille spatio-temporelle. Bref, un endroit où on n'a pas vraiment envie d'aller et si on y va, c'est à reculons.

    A la fois hasardeux et curieux, il a bien fallu que j'y mette les pieds, avec sept ans d'avance sur le cours naturel de la vie. Et, finalement, c'est pas si mal que ça. On s'y rencontre autour d'un Gigancake et on finit par se décorer mutuellement avec de la peinture, en guise de symbole d'amitié. Ca ressemblait moins à un trenteetunième anniversaire qu'à un septième anniversaire, mais l'intérêt de la chose, c'est la vie qu'y s'en dégage. Et il y en a !

    Le voyage est beaucoup moins stressant et désagréable que ce que j'avais pu imaginer. En fait, dans ce monde étrange, on s'y rend facilement, comme porté par le vent, sur un tapis volant. Soit j'ai de la chance, soit la vie n'est pas si pourrie qu'elle en a l'air. Toujours est-il que je me sens vachement bien, que ça dure depuis plusieurs semaines et que l'idée de retourner dans la ville des ducs de Lorraine me file un peu la chair de poule. C'est surtout l'idée de m'en aller qui me gêne, en fait.

    Parce qu'en tant que jeunot newbie, on doit forcément faire ses preuves. Les rites de passages n'en sont pas vraiment ou alors ils sont bien camouflés. Mais il y a toujours cette légère angoisse enivrante de ne pas bien faire, de dire le mot de trop qui te rend d'un coup ridicule et qui dévoile au grand jour ton ignorance de la vie. La peur de décevoir, tout simplement. Et tu te surpasses, forcément. Pour le plus grand bonheur de l'assemblée.

[Je sais que c'est pas vrai mais j'ai seize ans !]

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