Le lycée F. Roosevelt, où j’ai passé trois ans de ma scolarité. Il y a une semaine, un premier ministre a décidé de s’y promener. Et, par les temps qui courent, c’est plutôt risqué. Qui dit lycée, dit lycéens et donc révolte. Ca n’a pas raté, les lycéens étaient au rendez-vous.
Des cailloux ont volé, venant de l’arrière de la masse lycéenne. Quatre lycéens ont été arrétés et quelques uns largement secoués par les forces de l'ordre. Les quatre filent en garde à vue, accusés d’avoir lancer les fameux cailloux et autres projectiles. Sauf qu’ils étaient à l’avant, eux.
Mais la police prétend avoir une vidéo qui les montre clairement caillouter le premier ministre qui tente sa renaissance politique. Vidéo que tous veulent voir, évidemment. Vingt-quatre heures de garde à vue plus tard et une comparution immédiate en poche, on assiste à un semblant de procès expéditif. Personne, pas même les juges pendant le procès, n’a vue la principale et seule preuve à charge, la fameuse vidéo. Au final, le club des quatre a gagné trois mois avec sursis et un avenir professionnel amputé de quelques possibilités.
Après le groupe de Tarnac, arrété en grande pompe un 11 novembre et qui peut se vanter d’avoir un des dossiers d’instruction les plus vides de la justice française, après les casseurs de Poitiers, arrétés presque de la même façon que le club des quatre, innocents pour la plupart, et après de nombreux autres faits d’armes, m’est avis qu’on peut se poser des questions. Du genre, « Et les preuves, elles sont où ? ». Pourtant, même quelqu’un qui a la mémoire courte pourrait se rappeler qu’il y a quelques jours, les responsables de feu AZF ont été relaxés. Pour quelle raison ? Par manque de preuves, pardi !
[Liberté, égalité, mon cul !]