Ca fait un peu plus d'un mois que je suis ici, à Nancy, même si, ces derniers temps on pourrait croire que c'est à Novossibirsk que j'habite. Je commence à prendre mes marques. Dans la ville, dans la vie, dans mon nouveau chez moi. Je commence vraiment à me sentir "chez moi". Les parenthèses rémoises sont fatigantes et souvent difficiles à refermer mais sont tellement de moments de bonheur que ça vaut bien de vivre entre deux endroits.

    Je ne me suis pas encore renversé d'acide fluorhydrique sur les mains et mes os se portent bien. J'espère que ça va durer. Je n'ai pas encore eu à sacrifier ma barbe au profit de ma sécurité en manipulant du béryllium, mais ça ne va pas durer. Je me sens bien, à l'I.N.R.S., très bien même. Et si le site de Vandoeuvre pouvait se téléporter à Reims, ça serait vachement chouette. Des boulots pareils, on n'en trouve pas à tous les coins de rues. Et dans la même vague de téléportation, j'emmènerais tout ce petit monde dans un coin du sud-ouest.

    Je suis toujours aussi serein, même si l'acquisition par ma muse du Pop'Art à Reims va encore quelque peu bouleverser nos vies, j'ai l'impression que rien n'est grave, qu'on pourra toujours changer nos habitudes, parce que les habitudes, c'est moche. On pourra toujours s'adapter. J'ai l'impression de vivre sur un nuage à ce niveau là, tellement ces derniers mois paraissent irréels et magiques. Je n'ai, pourtant, aucune visibilité sur l'avenir mais ça ne m'inquiète pas le moins du monde.

[Je suis heureux.]