Mercredi 28 octobre 2009 à 19:23

      Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu. Enfin, pas tout à fait. Y'a cette lumière qui brille là bas au fond et qu'on distingue difficilement dans le brouillard. Ce que c'est, j'en sais rien et ça n'a pas d'importance. Ce qui en a, par contre, c'est le chemin qu'il va falloir faire, dans ce brouillard compact, pour la rejoindre.

      Et il va falloir se battre. Parce qu'au moment où on croit qu'on y est arrivés, il faut bien se rendre à l'évidence qu'on s'est trompés et qu'on en est encore loin. Alors le découragement épaissis le brouillard. Ca n'aide pas pour avancer. On fait des petits pas, les bras ballants, un ou deux en avant, peut-être un en arrière, avec l'idée que ça serait bien de rester là. On regarde tout autour, pas un un bruit. La lumière est toujours là, peut-être qu'elle s'est éloignée entretemps, difficile à dire. Mais elle est là. Alors on tente un timide pas plus grand, puis un autre. L'énergie revient. Celle qui fait que même avec les jambes en miettes on essayerait d'avancer. D'avancer pour y arriver.

      La lumière c'est tout et n'importe quoi. C'est un sourire niais accompagné d'un regard amoureux. Ce sont des bras dans lesquels on aime se blottir et y rester pendant des heures, bien au chaud. C'est ce qui me rend heureux, souvent d'un rien. C'est quelque chose que j'pense pas croiser plusieurs fois dans mon existence. On rit, on pleure, on voyage. Mais l'ampoule est aussi fragile, et quelques fois il faut éteindre la lumière et se retrouver dans le noir. Peut-être pour contempler, plus tard, le filament qui brille toujours. Parce qu'il n'y a rien de plus beau dans la vie.

[J'aime le ciel parce qu'il est dans tes yeux.]

Lundi 19 octobre 2009 à 15:01

      Après la rue des cascades on n'espère plus rien. C'était la rue des monstres, c'est devenu la crise. On se retrouve à quai, mais dans l'incapacité de rentrer chez soi, avec toujours cet espoir que le bateau reviendra. Et, peu à peu, après la lettre des explications, tout est calme. Puis viennent les retrouvailles, la redécouverte. On se dit que cette fois, ça s'est joué sur le fil.

      Alors on fait comme si on n'y était jamais allés, comme si ce soir de fête était nouveau. Et, paradoxalement, il l'est. Parce que c'est déja loin tout ça. On se rejoue cette comptine d'été n°2, en croyant dur comme fer qu'elle sera meilleure que la n°1. On regarde par la fenêtre, on dirait que c'est l'été. Il fait -5°C, les voitures sont gelées, mais c'est l'été quand même. Là, tout au fond, ouais, c'est l'été !

[Alors je lève mon verre à ton étoile.]

Lundi 12 octobre 2009 à 0:58

      Bientôt une heure du mat' et je dors pas. A chaque fois que je ferme les yeux, des tas de questions se pressent de venir me hanter et me font imaginer les trucs les plus horribles qui soient. Mon capital confiance est moribond, encore un peu plus qu'avant. Je n'sais pas ce que j'attends de la soirée qui vient. Peut-être un gros massage cardiaque et du bouche à bouche pour le ranimer. Ou quelque chose comme ça, si on veut bien s'en donner la peine.

      Mais pour ça, il va falloir intégrer que les deux parties sont en tort et ptete même plus l'une que l'autre, même si c'est inconscient. Mais bon, si on arrive à la première étape ça sera déja du bon boulot. Et accessoirement que je n'suis pas responsable de toute la misère de ce pauvre monde. Nan, parce qu'il a bon dos le mauvais élève, mais bon, faudrait pas abuser de la générosité de son dos, c'est comme tout, ça finit par lâcher et dans un grand crac douloureux le plus souvent. Mauvais. Très mauvais.

      Je ne sais même pas quoi faire pour empêcher ces questions d'être là et pour les faire partir. Il me faut de l'aide, beaucoup d'aide. Pour une fois que j'en demande, j'espère être entendu. Sait-on jamais, même dans les pires massacres il peut y avoir une bonne surprise.

[J'ai envie de garder la tête sous l'oreiller, des fois.]

Vendredi 9 octobre 2009 à 22:37

      Imaginons l'école primaire avec son instit' et ses élèves. Dans les élèves y'en a qui n'en est pas à son coup d'essai et qui a encore fait une connerie. Du coup, l'instit' lui gueule dessus, lui tape sur les doigts avec sa règle en fer et le renvoie chez lui avec une bonne punition pour le lendemain. Un grand classique de l'école primaire, en somme.

      Imaginons maintenant, quelques temps plus tard, que l'instit' fasse le même genre de connerie que l'élément perturbateur du paragraphe au dessus, mais en plus grave. Le gamin, qui a plutôt bonne mémoire, lui fait tout de suite remarquer son erreur et, en toute logique, l'instit' écope de la même sentence que le gamin. Mais il se défend, parce qu'il est instit' et qu'après tout, il a bien l'droit de faire une connerie de temps en temps, c'est lui l'instit', logique, et donc il fait semblant de pas comprendre ce que lui reproche le gamin, qui croyait qu'ils étaient au même niveau.

      Bah moi, c'est pareil, sauf que j'ai vingt et un ans. Les donneurs de leçons intouchables existent toujours, alors forcément, ça me met en rogne, et avec le potentiel de haine accumulé avec les années, ça déménage. C'est un peu comme ces curés qui font voeu de chasteté et prétendent au nom des grands principes divins qu'il faut rester vierge avant le mariage mais qui se tapent des gamins de six ans dans le confessionnal. Vas comprendre, toi !

      Je me sens trahi, abandonné et maintenant vidé de tout l'afflux de haine venu ces dernières heures. Il ne me reste que le dégout de cette confiance laissée là parce que j'pensais qu'elle serait confortablement installée alors qu'on a retrouvé son cadavre mutilé cet après-midi, dans un fossé. Les belles idées se sont envolées avec l'espoir, sûrement vers de meilleurs horizons. S'ils doivent revenir, ça sera bien après le passage de la tempête, c'est certain.

[J'suis pas rentré pour pleurer.]

Lundi 5 octobre 2009 à 23:29

      Comme un clac de cinéma ou un coup de fouet. Clac ! Ca claque comme un moteur qui tousse, sur le point de rendre l'âme, d'un cancer des poumons, pourrait-on dire d'un humour aussi noir que ces derniers. Le truc bien crade avec beaucoup de fumée. Fumée qui sied bien à l'écoute de Clickity clack. Le conducteur n'a plus qu'à prendre ses cliques et ses claques pour aller voir le garagiste qui pourrait peut-être réparer ce moteur en train de claquer. Peut-être d'une simple claque sur le capot...

[Un café pour la route et un autre pour la vie.]

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