Lundi 9 août 2010 à 18:30

      J'ai sciemment marché dans une énorme bouse de vache mais je ne me demande pas pourquoi ça pue. Je pensais juste que ça puerait un peu moins et que l'odeur persisterait pas autant. C'est raté, la machine à laver n'existe pas à ce niveau là, tout juste quelques désodorisants bon marché qui font fugitivement oublier la mauvaise odeur. Elle est coriace mais j'étais prévenu.

      Au niveau du dessous, c'est pas forcément plus réjouissant, même si mauvaise odeur il n'y a point. Les murs se délitent tranquillement mais sûrement. Je m'étais pourtant dit qu'un coup de peinture ne ferait pas de mal. Mais la peinture n'a jamais empêché un mur de se casser la gueule. Les murs divergent, s'écartent doucement tout en laissant le toit me retomber sur la gueule. De tout ça j'ai l'impression de n'être plus qu'un acteur qui a oublié son texte et qui regarde les autres jouer, en attendant que le souffleur vienne lui sauver la mise.

      Je n'sais pas vraiment où sont passés mon enthousiasme et ma joie de vivre. Tombés au hasard dans un quelconque caniveau puant ou abandonnés au niveau inférieur. On s'habitue à vivre sans, de toute façon. A perdre la reconnaissance aussi. On viendra les rechercher plus tard, peut-être, si le temps est au beau fixe, si la vie bat son plein, si... Mais ma tante n'est pas mon oncle, et réciproquement. Alors, on se résigne à vivre avec cette odeur de merde pourrie qui persiste et signe et avec les tuiles qui te tombent sur la gueule.

[La vie est une chose trop importante pour être prise au sérieux.]

Lundi 26 juillet 2010 à 3:47

      Depuis quelques heures on est lundi. Une nouvelle semaine commence. La onzième pour moi chez les Cathares. Et si j'avais espéré commencer cette semaine par une nuit longue, nécessaire et reposante, vue l'heure qu'il est, c'est rappé ! C'est pas faute d'essayer de remonter un peu la moyenne de mes nuits, pourtant. J'demande pas grand chose, juste passer de quatre à cinq voire six heures. Mais non, l'horloge interne est déréglée et je pourrais courir le 100 mètres sous la barre des 5 secondes à trois heures du mat'. Le pied ! Surtout quand il s'agit, quelques heures plus tard d'enfourcher son vélo et rouler la tête dans le guidon et serrant les fesses pour voir à temps le mec qui ouvre sa portière sans regarder dans son rétro. Ah, vraiment, la vie, quelle aventure !

      Sinon je viens de finir La Théorie Gaïa, de l'ami Chattam qui a abandonné les tueurs en série de l'Oregon pour s'intéresser au mal au coeur de la civilisation plutôt qu'au coeur de l'homme. Même si ça ne reste qu'un roman, c'est une façon rationnelle d'aborder Gaïa sans s'entourer d'un mythe religieux quelconque qui brouille beaucoup de pistes. Et là, on se dit pourquoi pas. Pour l'histoire en elle-même, la fin est attendue, surtout si on a lu Les arcanes du chaos avant. Mais cette fois pas de grande scène finale tout feu, tout flamme.

      Bonne nouvelle de la soirée, j'ai un rongeur qui toque à mon plafond. Du moins, ça y ressemble fortement et je doute fort que mon voisin du dessus ait subi une transformation génétique en quelques heures. Mais bon, y'en a qui ont des araignées au plafond, pourquoi pas un rongeur après tout ?! Plus on est de fous et plus on rit !

      En fait je passais par là pour m'occuper et offrir à mes yeux quelques lignes à lire et j'me disais que ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu ma trogne entre ces murs. En photo du moins. Et ça tombe bien, parce que j'en ai une qu'est presqu'encore toute fraîche. Pondue de la semaine ! Par contre, l'état de fraîcheur ne vaut pas pour l'objet de la photo. Aucun doute n'est plus permis, le nuage ne s'est pas arrété au Rhin, ni même au Massif Central.

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[Bonne nuit, bonne nuit, c'est l'heure d'aller au lit !]

Jeudi 22 juillet 2010 à 22:24

      D'autres y sont parvenus et y parviendront alors, pourquoi pas moi ? Quitter ce confort sédentaire occidental, ça n'tient à pas à grand chose. Si ce n'est à ce baobab dans la main qu'il faut penser à couper. Baobab sûrement représentatif de la peur, de l'angoisse. Mais j'aimerais voir toutes ces choses de mes propres yeux de grand gosse, en chier sur la route avec le sac sur le dos. J'aimerais entendre ces langues caresser mes oreilles comme elles le font au quotidien depuis deux mois, et en entendre d'autres, baragouiner trois mots d'un dialecte inconnu. Découvrir.

      Quelque part, j'envie ces gosses qui font le tour du monde avec leurs parents. Et, en même temps, je me demande de quoi il rêveront, plus tard. Rêver c'est essentiel. Le mien guide mon existence depuis quelques temps mais ça n'doit pas rester un fantasme. Pas celui là. La difficulté est à la hauteur du plaisir éprouvé, qui n'existe que quand elle est là. C'est un couple éternel.

      Quand on a des rêves pareils, ils ne devraient pas rester enfermés dans une boîte de Pandore qu'on ouvrira dans dix ou quinze ans, quand le temps aura fait son effet et que la confort sera devenu indispensable. Peut-être qu'il n'est pas trop tard.

[Partir à la recherche des autres, c'est avant tout se chercher soi-même.]

Mardi 6 juillet 2010 à 18:45

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      Ces remparts sont ceux de Carcassonne, parcourus en long et en large, comme toute la cité médiévale, il y a deux jours. J'avais dit que j'irais, c'est fait ! Et j'le regrette pas, malgré quelques déboires ferroviaires pour y arriver. C'est vraiment chouette. En tout cas, j'aime bien. Vraiment beaucoup ! Sûrement un héritage paternel d'une passion pour le Moyen - Age. Tout ça, ça fait 800 ans que ça tient debout. Et maintenant, on n'est guère capable de construire un truc qui tienne plus d'un demi-siècle. On pourrait croire que malgré leur pauvreté légendaire, les moyenâgeux avaient trouvé la recette de la potion magique. Qu'est-ce qui restera de nous dans 800 ans ? Des abris anti-atomique ? La tecktonik ? Tout sera sûrement dans les lombrics.

      Retour à la réalité, celle de maintenant. De la musique vient d'en bas. Normal, un festival s'installe au pied de la résidence. Depuis la fin de la semaine dernière ça s'agite pour monter les scènes et les gradins. Les premières balances commencent à se faire. Et cette agitation, aussi bien musicale qu'humaine, ça fait du bien. Ca fait du bien parce que c'est pas que je m'emmerde, mais un peu quand même, des fois. Alors demain soir, y'a deux groupes qui ont l'air sympa en début de soirée, et pour s'endormir en rêvant, y'a pas mieux que Lo'Jo pour finir la soirée.

[Rue de la solitude, je t'aime ! Rue de la solitude, je ne t'aime plus !]

Dimanche 27 juin 2010 à 21:15

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      On pourra assez facilement dire que c'était vachement bien. Et ça l'était, pour moi. Une sorte de bol d'air éphémère. On en repart avec une chaleur étouffante, avec des questions auxquelles il faudra nécessairement trouver une réponse un jour et avec une bribe de quotidien réel. Juste une bribe, mais à mon sens c'est déja pas si mal.

      La route est longue, comme pour tout périple. Mais pour le moment, je crois que rien n'a pas valu la peine de tous ces efforts. Ne serait-ce que ce sourire, le matin. Y'a des week-end comme ça, qui font l'effet d'une bouffée d'air frais.

      Et puis, il y avait cette vache devant la gare. Esperanza qu'elle s'appelle. On pourrait croire qu'elle portait un message, sans l'savoir. On pourrait résumer ça à la photo qui vient, la Lune qui se lève, doucement mais sûrement, et qui vient éclairer la nuit de toute sa splendeur.

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[Je fais mienne cette phrase : "La fougue, l'envie, sinon rien."]

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