Lundi 9 août 2010 à 18:30

      J'ai sciemment marché dans une énorme bouse de vache mais je ne me demande pas pourquoi ça pue. Je pensais juste que ça puerait un peu moins et que l'odeur persisterait pas autant. C'est raté, la machine à laver n'existe pas à ce niveau là, tout juste quelques désodorisants bon marché qui font fugitivement oublier la mauvaise odeur. Elle est coriace mais j'étais prévenu.

      Au niveau du dessous, c'est pas forcément plus réjouissant, même si mauvaise odeur il n'y a point. Les murs se délitent tranquillement mais sûrement. Je m'étais pourtant dit qu'un coup de peinture ne ferait pas de mal. Mais la peinture n'a jamais empêché un mur de se casser la gueule. Les murs divergent, s'écartent doucement tout en laissant le toit me retomber sur la gueule. De tout ça j'ai l'impression de n'être plus qu'un acteur qui a oublié son texte et qui regarde les autres jouer, en attendant que le souffleur vienne lui sauver la mise.

      Je n'sais pas vraiment où sont passés mon enthousiasme et ma joie de vivre. Tombés au hasard dans un quelconque caniveau puant ou abandonnés au niveau inférieur. On s'habitue à vivre sans, de toute façon. A perdre la reconnaissance aussi. On viendra les rechercher plus tard, peut-être, si le temps est au beau fixe, si la vie bat son plein, si... Mais ma tante n'est pas mon oncle, et réciproquement. Alors, on se résigne à vivre avec cette odeur de merde pourrie qui persiste et signe et avec les tuiles qui te tombent sur la gueule.

[La vie est une chose trop importante pour être prise au sérieux.]

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