Dimanche 20 mars 2011 à 11:54

    Voila quelques semaines ou quelques mois que je vis quelque chose de nouveau, mais pas tout à fait. Le suspens est insoutenable, qu'est-ce que c'est donc ?

    J'ai le sentiment d'avoir trouvé une oasis en plein désert, après des mois et des mois de traversée laborieuse. Mais cette oasis, elle n'est pas si nouvelle que ça. Elle n'a guère changé depuis que je l'ai quittée et pourtant elle a le goût du renouveau. Etrange ! Je pense être tombé amoureux une deuxième fois, de la même personne. Et le tout en trois ans.

    Non pas que le sentiment amoureux m'ait quitté pendant ce long voyage, mais c'est comme s'il revivait, comme s'il avait mangé plus d'épinards que Popeye et était devenu plus fort. Une métamorphose, comme la chenille qui devient chrysalide pour se transformer en papillon. Là on est au troisième stade de l'évolution, le papillon. Comme ceux dans le ventre. Mais la durée de vie a l'air tout à fait différente.

    C'est un peu comme chaque année, quand on redécouvre le soleil du printemps après avoir subi l'hiver et son ciel gris. Le nouveau printemps a l'air toujours mieux que le précédent, toujours plus intense. Et c'est ce que je vis aujourd'hui. Et aujourd'hui, comble du hasard, c'est le printemps.

[Alors je suis content !]

Dimanche 30 janvier 2011 à 19:24

    Bien qu'étant de nature plutôt pacifiste, il apparaît, au fil des expériences, qu'il n'y a que la violence, la vraie, qui soit efficace pour faire entendre ce qu'on a à dire. Et même le Premier Ministre français va dans ce sens, comme quoi, c'est pas une idée totalement en l'air digne d'un pilier de comptoir de dix-sept ans qui rêve d'intégrer les Brigades Internationales en chantant "Bella ciao" à tue-tête.

    Une petite démonstration s'impose. Elle peut paraître absurde, mais c'est très efficace.

    Prenons un pays comme la France, une démocratie qui n'en a que le nom. Prenons, au hasard, un conflit social majeur comme l'allongement de la durée de travail. Souvenez-vous, c'était y'a pas si longtemps, l'automne 2010. Trois millions de personnes dans les rues pendant un mois et demi. Ce qui, dans un pays où l'on considère que 200 000 résistants pour 20 millions d'habitants représente la résistance de tout le pays, est quand même quelque chose, n'est-ce pas ? Quelques échauffourées avec les C.R.S mais rien de pire qu'à l'ordinaire. Le Président de la République et le Premier Ministre de ce beau pays, unis contre vents et marées, restent droits dans leurs bottes et vont même jusqu'à interdire la vaseline pour les mois à venir.

    Prenons maintenant un autre pays, l'Egypte, une dictature qui n'en a presque plus que le nom. Prenons cette révolte qui gronde depuis une semaine, largement inspirée par la voisine tunisienne. Quelques centaines de milliers de personnes dans les rues, qui n'hésitent pas à aller chatouiller les flics locaux et à tout casser, pour pouvoir bénéficier d'un peu plus de... démocratie, liberté ou toutes autres choses qu'ils n'ont pas. Un peuple en colère quoi. Et c'est là qu'intervient gracieusement le Premier Ministre français, pour étayer la thèse du premier paragraphe d'une façon totalement involontaire et surtout, pour ne pas faire une deuxième erreur de timing qui pourrait être cruciale pour notre beau pays dans ses relations internationales. Je cite donc celui-ci : "Ce que nous disons simplement au gouvernement égyptien, c'est qu'il faut qu'il entende les revendications." [Source AFP, pour les curieux].

    Bref, on croit presque rêver et on a comme une envie de gueuler au loup en croisant l'opportuniste arriver comme un donneur de leçons. Si j'avais été Moubarak, je lui aurais rétorqué un "Fais la même chose dans ton pays, on verra après, pauv'con !" ou un truc du même genre, bien alambiqué. Notre premier ministre vient donc de donner une crédibilité inouïe à la lutte armée. Alors, je n'ai qu'une chose à dire...

[Aux armes, citoyens !]

Mardi 11 janvier 2011 à 0:06

    Le plafond était tellement bas que le sommet des poteaux électriques disparaissait dans un épais paquet blanc. Une sorte de no man's land fantomatique se dressait devant moi, de l'autre côté de la vitre. Les écouteurs dans mes oreilles y déversaient agréablement un live d'Iron & Wine. Il n'en fallait pas plus pour que j'abandonne l'idée d'ouvrir le bouquin qui était dans mon sac et que je me laisse transporter à quelques centaines de kilomètres heures dans cet épais brouillard de janvier.

    Tout ou presque y est passé. J'étais un peu perdu, mais j'étais quand même quelque part. Dans mes songes. Je ne me souviens pas de tout, je sais juste qu'un sourire barrait mon visage comme il l'a rarement fait. J'étais heureux. J'avais l'impression d'être seul dans ce paquet blanc et j'étais heureux. J'avais oublié cette capacité à me suffire à moi-même pour avoir l'air bête et niais. J'étais aussi content de la retrouver qu'un gamin qui retrouve chaque année ces cadeaux de Noël au pied du sapin.

    Le paysage s'est mis à tanguer brusquement, au même endroit que d'habitude. Le mouvement a été accompagné par la sensation de s'écraser face contre terre en trois dixièmes de secondes, mais apparemment la catastrophe ferroviaire n'était pas à l'ordre du jour. Elle le sera sûrement plus dans dix ans, quand le temps et l'usure des matériaux l'aura rendue inévitable.

    Une fois l'assiette rétablie et après avoir constaté que j'étais bel et bien vivant, ma vue avait changé. Mais pas tout à fait. C'était un autre désert devant mes yeux. Un désert rempli d'eau. Ces fameuses pâtures inondées neuf mois sur douze n'ont pas encore absorbé toute l'eau qui leur est tombée dessus.

    Je me suis alors souvenu d'un rêve étrange fait au petit matin. Mon meilleur ami du collège et du lycée m'annonçait qu'il sortait avec une fille. Soit. Rien de plus banal dans la vie d'un adolescent que l'expérience amoureuse. Mais, dans la vraie histoire, le petit Thomas était raide dingue de la copine de la fille dont il était question dans mon rêve. Le "ça" est quand même formidable, parfois.

    La proportion d'eau dans mon champ de vision a diminué et le paysage s'est mis à ralentir. J'ai su qu'on approchait d'un village qui n'aurait pas trouvé mieux que d'accueillir une gare : Cheminot.

    En posant le pied par terre, je savais que je pouvais foirer l'entretien d'embauche qui m'attendait et raconter n'importe quelles aberrations sur la chromatographie liquide associée à deux spectromètres de masses. Ca n'était pas le plus important. J'étais déja heureux.

[Terminus, tout l'monde descend !]

Mercredi 8 décembre 2010 à 18:14

http://grand.gourou.nomade.free.fr/Blogounet/photosneige.jpg

    Voilà à quoi ressemblent mon hypothétique futur-ex-lieu de travail et ses environs ce soir. J'ai beau avoir bientôt vingt-trois, ce genre de chose m'émerveille encore. La ville bruyante s'est effacée sous le manteau neigeux et en parcourant les petites rues, on pourrait se croire dans un village de 500 habitants tellement le silence règne. Dans ces cas là, marcher trois quarts d'heure sous une neige compacte parce qu'on a laissé la voiture sur le parking et parce que les bus font défaut, ça n'a tout simplement pas de prix.
 
[Et c'est beau !]

Dimanche 31 octobre 2010 à 10:38

http://grand.gourou.nomade.free.fr/Blogounet/VivreLibre.jpg

Aujourd'hui, l'humour graveleux est dangereux.
Six mois de prison,
De quoi passer Pâques au tison.
C'est ça, quand on est un gueux.

Aujourd'hui, se balader avec seize grammes,
Ca n'est pas un drame.
On peut faire le malin
Quand on a des copains.

Aujourd'hui, le Garde des Sceaux
Ressemble à Marlon Brando.
Le quatrième volet du Parrain
C'est pour demain.

Aujourd'hui, on rêve d'Italie.
Le modèle est Berlusconi.
Tous ensembles
Dans l'ignoble.

Alors, Liberté, j'écris ton nom.
Pour qu'on se souvienne, que toi et tes compagnons,
Egalité et Fraternité,
Vous avez un jour existé.

[Appelle-moi "Camarade !"]

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | Page suivante >>

Créer un podcast