Lundi 25 octobre 2010 à 18:23

      Il est des situations qui pourraient se résumer à un long tunnel sans fin. Et, pour moi, c'était le cas des derniers mois, où seules quelques ampoules nues éclairaient d'une lumière blafarde un chemin humide et obscur qu'on parcourait avec une démarche plus que boiteuse.

      Et puis, il y a les derniers jours et la grande lumière aperçue. Presqu'une illumination mais surtout pas une hallucination. Des jours qui font du bien, au milieu de cette nuit tenace. Certes, le tunnel, on est toujours un peu dedans et se reposer sur ses lauriers en se disant "Chouette, on est sauvés, on en voit le bout !" serait quelque peu aventureux. Mais quand même. Il aura suffi de quatre jours pour qu'on se sente heureux. Heureux, ouais. C'est le bon mot. Quatre jours et plusieurs mois à lutter. Mais ça vaut le coup. Du temps, il fallait du temps. Et de la persévérance. Et des cadavres qu'on a planqué dans les placards, parce que les cadavres, ça fait pas chouette sur une photo.

[Show must go on.]

Dimanche 3 octobre 2010 à 18:46

      Il fait sombre et il fait froid. Les pas ne sont plus des pas mais on ne sait pas encore comment ça s'appelle. La caverne d'Ali-Baba n'est plus qu'un vague souvenir lointain, une illusion d'optique ou un mirage dans la nuit. Il va falloir aller chercher le soleil de l'autre coté de la Terre et le pousser à se lever de ce côté-ci, pour qu'il nous crame la gueule pendant la sieste.

      Regarde autour de toi pendant que tu peux encore voir. Il y a ce mec qui va parcourir le monde et qui part dans deux jours. Il a même pas un an de plus que toi, et pourtant, il a déja réussi sa vie. Même avant de partir. Pas de Rolex au poignet, juste des corones dans la tête. Comme quoi, ça tient à pas grand chose.

      Et toi t'es planté là avec ce soleil qui te fait la gueule, sûrement parti pour un rencart avec la Lune.

[Faut pas s'laisser gagner par l'euphorie de croire que l'on est un homme important.]

Mercredi 29 septembre 2010 à 22:38

      Dans le dernier vrai article, j'étais encore à Albi, je savais pas encore que j'étais le meilleur stagiaire de tous les temps de l'EMAC et que j'avais réconcilié Rachou avec le fait de prendre des stagiaires. Je savais pas non plus que mon rapport de stage était mieux rédigé que certaines thèses et que j'allais majorer le deuxième semestre par la même occasion.

      Non, je savais rien de tout ça. Entretemps, j'ai quitté troqué Sainte-Cécile contre la cathédrale des sacres et la place Stan' pour retrouver ces bras, ces cheveux et cette peau douce qui pourraient me faire passer la journée sous la couette. Mais si tout ce temps s'est passé, c'est parce qu'à l'heure actuelle mes phrases commenceraient toutes par un "peut-être", synonyme de possible effondrement dans les jours voire les heures qui viennent. Et déja que je suis proche des 451° Fahrenheit, c'est pas la peine de rajouter de l'huile sur le feu. Une n-ième alerte à la bombe serait mal vue, étant donné le contexte actuel.

      La grande porte de la Caverne d'Ali-Baba des rêves pourrait s'ouvrir en grand ou se refermer d'un coup sec, en me prenant en tenaille, la salope !

[La suite au prochain épisode.]

Vendredi 20 août 2010 à 0:58

http://grand.gourou.nomade.free.fr/Blogounet/CoucherAlbi2.jpg
      Y'a tout qui penche. Et tout qui se casse la gueule. Rien de plus banal. Et puis, quitte à marcher avec une cheville douloureuse ad vitam eternam, j'préfère me faire amputer, vu que les multiples attèles n'ont aucun effet. C'est pas faute d'essayer pourtant. Un faux mouvement, alors que tu veux juste poser ton pied correctement, pour justement que ça fasse moins mal, et crac. C'était le mouvement de trop. Une amputation c'est clean. Ptete un peu douloureux sur le moment. Mais qu'est-ce qu'une douleur passagère face à l'éternité ? Qu'est-ce que le plaisir de marcher sur deux pieds ? De pouvoir jouer au foot et faire du vélo ? A force de pencher des deux côté, j'ai l'mal de mer. Et même que l'eau salée vient jusque sur mon visage.

      Je viens de passer une soirée sous acide. Du vrai, de l'authentique estampillé 60's. Devant la télé. Et en plus, gratos. Merci Arte ! On remerciera aussi je-n'sais-plus-qui d'avoir acheté cette bouteille de vodka il y a bientôt un an. C'est l'genre d'anniversaire dont j'me passerais bien, aussi. Mais bon, ça doit avoir un côté sympa de danser avec les loups. Enfin, j'imagine. Bref, du coup j'vais retrouver Morphée, accompagné d'Atom Heart Mother, même si ça compte pas vraiment comme 60's, c'est l'esprit qui compte. Et ptete qu'avec tout ce monde là, je remettrai la main sur cette tête sortie de mon inconscient et croisée sur un passage piéton aux alentours de 4h du mat'. Une formidable rencontre qui a réveillé des sensations oubliées depuis longtemps, même si le réveil avait le goût amère du rêve trop réel.

[I just wanna be happy.]

Lundi 9 août 2010 à 18:30

      J'ai sciemment marché dans une énorme bouse de vache mais je ne me demande pas pourquoi ça pue. Je pensais juste que ça puerait un peu moins et que l'odeur persisterait pas autant. C'est raté, la machine à laver n'existe pas à ce niveau là, tout juste quelques désodorisants bon marché qui font fugitivement oublier la mauvaise odeur. Elle est coriace mais j'étais prévenu.

      Au niveau du dessous, c'est pas forcément plus réjouissant, même si mauvaise odeur il n'y a point. Les murs se délitent tranquillement mais sûrement. Je m'étais pourtant dit qu'un coup de peinture ne ferait pas de mal. Mais la peinture n'a jamais empêché un mur de se casser la gueule. Les murs divergent, s'écartent doucement tout en laissant le toit me retomber sur la gueule. De tout ça j'ai l'impression de n'être plus qu'un acteur qui a oublié son texte et qui regarde les autres jouer, en attendant que le souffleur vienne lui sauver la mise.

      Je n'sais pas vraiment où sont passés mon enthousiasme et ma joie de vivre. Tombés au hasard dans un quelconque caniveau puant ou abandonnés au niveau inférieur. On s'habitue à vivre sans, de toute façon. A perdre la reconnaissance aussi. On viendra les rechercher plus tard, peut-être, si le temps est au beau fixe, si la vie bat son plein, si... Mais ma tante n'est pas mon oncle, et réciproquement. Alors, on se résigne à vivre avec cette odeur de merde pourrie qui persiste et signe et avec les tuiles qui te tombent sur la gueule.

[La vie est une chose trop importante pour être prise au sérieux.]

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