A partir de maintenant ou de demain, il faudra faire avec le nord mais aussi avec le sud. Pendant presque quatre mois. On a beau se dire qu'on reviendra tout bronzé, ça fait quand même quatre mois, sans les voir, sans la voir, ou presque. J'ai idée que le départ un peu précipité rend les choses un peu plus faciles, moins le temps de s'imaginer la situation future et de gamberger, mais aussi moins le temps de s'y préparer.
Peut-être que quand je reviendrai, Reims aura un peu perdu son air de Sarajevo en 1994 ou de Beyrouth. Peut-être que les copains auront vécu des moments inoubliables, peut-être que des copines se seront ajoutées au groupe. Peut-être qu'elle sera encore plus belle que dans mes rêves, peut-être que sa peau douce me fera ronronner comme un chat, peut-être aussi que tout ce que j'ai bâti jusqu'à présent appartiendra au passé. Peut-être...
Mais dans ces regrets de partir loin des êtres chers et des repères qui se sont créés au fil du temps, il y a des choses qui rendent le départ moins douloureux. Je vais bosser. Faire enfin quelque chose. Même si c'est qu'un stage, c'est déja ça. Et puis, il y a le soleil, la chaleur et cet envie d'aventure qui reprend possession des lieux, entre deux noeuds d'estomac.
[Je pars au soleil l'estomac noué.]